Nuit et brouillard
Interprète : Jean Ferrat
1. |
Ils ét[DO]aient vingt et cent, ils ét[LAm]aient des milliers Nus et m[REm]aigres, tremblants dans ces [SOL7]wagons plombés Qui déc[MIm]hiraient la nuit de leurs [LAm]ongles battants, Ils ét[REm]aient des milliers, ils ét[SOL7]aient vingt et c[DO]ent[MI7]. Ils se c[LAm]royaient des hommes, N'étaient plus que des n[FA]ombres. Depuis longtemps leurs [SOL]dés avaient été jet[DO]és. Dès que la main ret[LAm]ombe, il ne reste qu'une [REm]ombre, Ils ne devaient jam[MI7]ais plus revoir un é[LAm]té. [SOL7] |
2. |
La fuite monotone et sans hâte du temps Survivre encore un jour, une heure, obstinément, Combien de tours de roue, d'arrêts et de départs Qui n'en finissaient pas de distiller l'espoir. Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel, Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou, D'autres ne priaient pas mais qu'importe le ciel Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux. |
3. |
Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage. Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux ? Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge Les veines de leurs bras soient devenues si bleues. Les allemands guettaient du haut des miradors, La lune se taisait comme vous vous taisiez En regardant au loin, en regardant dehors, Votre chair était tendre à leurs chiens policiers. |
4. |
On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours, Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare. Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter, L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été. Je twisterais les mots s'il fallait les twister Pour qu'un jour vos enfants sachent qui vous étiez. |
5. |
Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers Nus et maigres, tremblants dans ces wagons plombés Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants, Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent. |