Confession d'un malandrin
Interprète : Angelo Branduardi
1. | [MIm]Je passe, les cheveux fous, [SOL]dans vos villages [MIm]La tête comme embrasée d'un [SI]phare qu'on allume, [MIm]Aux vents soumis je [SOL]chante des orages, Aux [MIm]champs labourés,[SOL] la n[SI]uit des p[MIm]lages. Les [SOL]arbres voient la [RE]lame de mon visage Où [MIm]glisse la souill[SIm]ure des injures, Je [MIm]dis au vent l'his[SOL]toire de ma chevelure [MIm]Qui m'habille[SOL] et m[RE]e ras[MIm]sure. |
Je revois les temps de mon enfance Où les roseaux et toutes les mousses dansent, Et tous les miens qui n'ont pas eu la chance D'avoir un fils sans espérance. Mais ils m'aiment comme ils aiment la terre Ingrate à leurs souffrances, à leur misère, Si quelqu'un me salissait de reproches Ils montraient la pointe de leurs pioches. |
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[MI]Paysans pauvres,[LAm] mes père et mère [RE]Attachés à la [SOL]peau de cette terre, [SI]Craignant les seigneurs [MIm]et leurs colères [DO]Pauvres parents qui n'êtes même pas [SI]fiers |
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[MI]D'avoir un fils po[LAm]ète qui se promène [RE]Dont on parle chez les [SOL]rois et chez les reines [SI]Qui dans des escar[DO]pins vernis et sages [MIm]Blesse ses pieds [SI]larges et son cou[MIm]rage. |
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2. |
Mais survivent en moi comme le lierre Les ruses d'un voyou de basse terre, Devant l'enseigne d'une boucherie campagnarde Je pense aux chevaux morts, mes camarades. Et si je vois traîner un fiacre Jailli d'un passé que le temps frappe, Je me revois aux noces de campagnes Parmi les chairs brûlées des payasannes. |
J'aime encore ma terre Bien qu'affligée de troncs bavards et sévères, C'est la grisaille des ports que je préfère A tous les discours qui m'indiffèrent. Je suis malade d'enfance et de sourire De frais crépuscules passés sans rien dire, Je crois voir les arbres qui s'étirent Se réchauffer puis s'endormir. |
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Au nid qui cache la couvée toute neuve J'irais poser ma main devenue blanche, Mais l'effort sera toujours le même Et aussi dure encore la vieille écorce. Et toi le grand chien des promenades Voix enrouée, aveugle et bien malade Tu tournes la queue basse dans la ferme Sans savoir qui entre ou qui t'enferme. |
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3. |
Il me reste des souvenirs qui saignent De larcins de pain dans la luzerne, Et toi et moi mangions comme des frères Chien et enfant se partageant la terre. Je suis toujours le même Le sang, les désirs, les même haines Sur ce tapis de mots qui se déroule Je pourrais jeter mon coeur à vos poules |
Bonne nuit faucille de la lune Brillante dans les blés qui te font brune, De ma fenêtre j'aboie des mots que j'aime Quand dans le ciel je te vois belle. La nuit semble si claire Qu'on aimerait bien mourir pour se distraire, Qu'importe si mon esprit bat la campagne Et qu'on montre du doigt mon idéal. |
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Cheval presque mort et débonnaire A ton galop sans hâte et sans mystère J'apprend comme d'un maître solitaire A chanter toutes les joies de la terre. De ma tête comme d'une grappe mûre Ou le vin chaud de ma chevelure, De mon sang sur une immense voile pure Je veux écrire les rêves des nuits futures. |